29 novembre 2010

En plein coeur

Il existe dans ce monde des aberrations si grandes qu'il est impossible de les nommer sans avoir une larme, non deux, qui montent jusqu'à nos yeux, parce que notre coeur est trop plein d'émotions.
J'ai été témoin d'une d'entre elles par un soir froid d'automne. Un soir qui avait glacé le sol et mit de la neige sur l'herbe et dans les champs.
Cette aberration, comme c'est souvent le cas, porte un nom, la mort.
La mort d'une femme.
Qui est l'enfant d'une autre femme.
Qui est la soeur d'une autre femme aussi...
Qui est la mère d'une autre femme en devenir.
La mère aussi d'un enfant, presqu'un homme. Qui les larmes aux yeux embrassait sa douce devant sa mère, qui comme ça, semblait dormir.
Figée et trop maquillée pour la circonstance.
Mon regard, mon coeur plutôt c'est porté bien plus sur la petite fille, ce petit bout de chou qui semblait vivre en dehors de son corps, en dehors de tout ce qui se déroulait dans ce salon funéraire.
Des joues roses, presque blanches, des taches de rousseurs et des yeux magnifiques.
Des yeux d'enfants qui recherche l'amour, qui veut et souhaite à tout prix un peu d'attention. Et qui veut rire.
Ce petit bout de fillette, qui sera bientôt grande est venue me toucher en plein coeur.
Quand de son sourire et de ses rires elle est allé chercher sa grand-mère, a sauté en dansant un peu, pour enfin se blottir très fort dans ses bras.
Dans tous les gestes il y avait cette supplication : "garde moi très fort près de toi."
...
Puis.
Dans un geste enfantin et doux et beau, elle s'est assise sur le cercueil de sa mère, comme on le fait sur le bord du lit quand on veut embrasser les dormeurs.
Elle a regardé sa mère, je ne voyais pas ses yeux, je ne voyais que son profil, que sa gorge qui bougeait, nouée peut-être...
Et j'ai vu ses mains de petites filles caresser les mains de sa mère.
Et puis zou. Elle a sauté en bas du cercueil et s'en est allé vers des bras bien vivants, des bras bienveillants....
Cette enfant, orpheline.
À jamais.
Elle l'était (et c'est probablement ce qui me touche tant...) bien avant que sa mère ne meurt. Cette petite fille vit dans un foyer d'accueil depuis un bout déjà.
Sa mère pour elle est partie depuis longtemps.
Mais maintenant elle est partie pour vrai.
Aucune possibilité de retour.
Ce n'est plus un jeu de cache cache avec la vie.
La possibilité du retour vers le sourire natal, vers les bras qui l'ont bercés tout bébé ne sont plus.
...
Existe-t-il une bonne nouvelle lorsque l'on perd sa mère si jeune ?
Peut-être...
À partir de maintenant, qu'elles que soient ses défauts, ses talents ou ses pires manquements, cette femme, sa mère, fera partie de la légende de sa vie.
Dès à présent, ce petit bout de chou, pourra magnifier les souvenirs et se faire une mère plus grande que nature.
...
Je pense à elle constamment depuis ce soir si froid.
J'ai été touchée en plein coeur.
Et quand le coeur est touché....
...
N'est-ce pas ?

24 novembre 2010

Question....

Pendant que les arbres nus découpent le ciel avec beauté et netteté, je suis assise et je constate l’état qui m’habite depuis quelque temps.


Je me sens torturée par mes mille et un visages, par les mille et une choses que je souhaite réaliser.


Il y a le temps gris aussi. Les ombres qui s’allongent très rapidement sur l’asphalte du stationnement de mon travail. Ma fenêtre donne sur ce lac de voiture, mais elle aimerait mieux, tout comme moi j’en suis certaine, faire face à la mer ou à une rivière... Elle se contenterait d’une forêt et moi aussi!


J’ai des envies d’exils...


J’ai la vague impression que mon âme n’arrive pas à se mettre en phase avec la mère et la belle-mère que je suis et la grande amoureuse qui habite tout mon être. Il n’y a que peu d'espace pour l'amoureuse et ses grands sentiments, dans une famille de quatre adolescents. Rien de neuf sous le soleil, ni les nuages n’est ce pas? La réalité d'une femme essoufflée qui a du mal à trouver du temps pour mettre du rouge sur ses lèvres le matin et à faire un peu d’ordre dans sa tignasse avant de partir travailler! Alors imaginez dans quel état je me retrouve le soir venu, quand tout ce beau monde est couché? Eh bien, je suis souvent sous les couvertures en même temps et dans un état plus près du sommeil que de l'enjôleuse.... 


Lorsque mes deux enfants étaient bébés, je me disais tout bas que lorsqu’ils seraient grands j’aurais du temps, enfin! Mais la maternité ne ressemble jamais, enfin pour moi, à une pub de lait, ou de Nutella!


Plus L. grandit, moins j’ai de prise pour la retenir sur terre et la convaincre de rester saine et en santé. La convaincre de s'ancrer dans les études, de se trouver des rêves, des buts. Elle s’envole très haut dans les sphères mentales des rêves irréalisables. Ensuite, elle déchante, se dévalorise et se met dans des états illicites et compliqués. Je la regarde et lui tends la main. Elle n’en veut pas, ou si peu. Elle est grande maintenant, elle sait et elle est capable. Je me rappelle alors la chanson de Jean Gabin et je me dis que les années vont peut-être venir à bout de lui montrer le chemin. Ou un chemin moins difficile. On est loin de ce que j’imaginais vivre avec mon adolescente à l’aube de sa majorité...


Avec Oli, la vie semble plus douce... Si on ne parle pas de scolarité. Il s’ennuie sur les bancs d’école, rêve d’être ailleurs et pense à mille choses. Mais pas à la matière enseignée... Il doit travailler fort pour arriver à atteindre ses buts... Et je dois mettre les bouchées doubles avec lui pour l’aider... Comme quand il était petit. Je trouve difficile de trouver cette patience d’ange que d’autres semblent avoir naturellement. J’ai l’impression que cette qualité n’est pas venue avec ma fabrication...


Il y a la belle rousse aussi. À la croisée d’un chemin sinueux. Celui de l’estime d’elle-même et de la recherche de la personnalité. Un beau chemin, mais il peut y faire si sombre parfois... Je ne retournerais pas à mes 14 ans pour rien au monde. Alors, j’imagine sans peine comment elle se sent tout à l’intérieur... J’essaie de l’éclairer un peu. Je profite du fait que je ne sois pas sa mère... Parce que tout le monde le sait n'est-ce pas? Une mère, ça ne sait pas ces choses-là...


Et il y a la petite Mamie... 10 ans. Remplie d’ingéniosité, d’assurance et de certitudes... comme on peut en avoir à cet âge... Brillante, elle prend la lumière existante et la tourne sur elle ce qui fait briller ses yeux.


Avec tous ces défis et les émotions qu’entraîne la vie avec ces personnes magnifiques... J’ai de la difficulté à trouver ma place comme femme, comme amoureuse. Je me rends compte que bien que l'amour soit présent et palpable... La place qui reste pour le cultiver et le nourir devient aussi petite que les défis avec les ados s'agrandissent. Ayant déjà vécu un échec amoureux, la peur au ventre de ne pas savoir comment faire surgit très fort en moi.


Comment on fait dites-moi? Et vous... Comment faites-vous ?

15 novembre 2010

angles droits

C'est seulement depuis que je tiens un appareil photo à la main que je remarque les détails d'architecture des immeubles et bâtiments qui sont tout autour de moi!
Mon regard porte sur les détails qui semblent loin de ma personnalité. Je suis fascinée par les angles droits, les gris métalliques et les endroits vastes, larges et blancs.
Autant quand je regarde une peinture, j'aime y découvrir les rondeurs, les couleurs éclatantes, autant quand je pose mon objectif sur un mur, une pièce ou un immeuble, je recherche la ligne droite ou les angles très prononcés.
...
Bien sûr, j'ai aussi mon penchant pour les rondeurs en architectures, mon amour des églises en fait foi, mais il y a quelque chose de tellement hors de moi dans la droiture d'une ligne.
Moi qui tergiverse, moi qui louvoie, qui *rondoie*, qui n'aime pas les chemins damés d'avance, qui préfère souvent les pentes escarpées...
J'ai une âme tout en rondeurs, qui n'aime pas les gens obtus, pointus. J'aime mieux l'ouverture d'une courbe que l'implacable assurance d'une ligne droite.
...
J'aime bien mieux les angles que les gens obtus.
Alors eh bien je m'amuse et j'explore...

13 novembre 2010

Novembre...

Novembre.
Mois de la résistance !
Je résiste aux froids qui arrivent, à la grisaille qui guette et aux vagues à l'âme que le manque de lumière apporte.
Heureusement, novembre amène avec lui, la beauté des brouillards, les paysages qui deviennent flous là bas au loin. La douceur des foulards autour de mon cou et la main de mon homme tout contre la mienne.
Novembre est le mois du retour des films visionnés sous les couvertures, du retour aux bonne soupes à l'oignon gratinées et aux longues, très longues soirées à lire en écoutant de la musique.
L'effervescence de l'été fait place à plus de lenteurs.
Je respire un grand coup, et arrête de résister, je fais place en moi au manteau d'hiver qui m'attend, à ces jolies bottes qui souhaitent faire crisser le frimas ou la neige sous leurs semelles. Je fais place en moi, à cette noirceur qui apporte aussi en elle, la lumière qu'il faut pour le repos et le calme.




 

05 novembre 2010

Regard vague...

Mais qu’est-ce qu’elle regarde comme ça au loin?

...

C’est l’été.

Elle est amoureuse.

Elle n’est pourtant pas accompagnée par l’homme qu’elle aime.

Le chemin semble sinueux.

Son choix ne semble pas le bon.

Elle fait en sorte de se souvenir à quel point elle aimait la vie avant de le rencontrer lui. Elle travaille fort tous les jours pour profiter de tous les cadeaux qu’elle lui offre, même s’il n’est que partiellement avec elle.

Ils se fréquentent et la vie n’est pas simple.

Des histoires qui n’en finissent pas de finir.

Les cœurs qui s’égrènent, deviennent miettes et fracas à force de vouloir, sans pouvoir ou encore de pouvoir et de ne pas vouloir assez... Ou assez vite.

Alors, elle regarde au loin.

Il fait soleil sur l’île où elle se trouve, mais plus loin, près du pont, l’orage gronde. Elle arrive à voir la pluie qui arrive.

Elle savoure l’odeur qui précède la forte ondée qui s’amène.

Elle sait que s’il était présent, il la tiendrait par la taille et savourerait comme elle, ce spectacle de la nature. Il est comme ça lui aussi, il voit la fête dans les orages, il ressent la beauté dans les fleurs fanées...

C’est l’été et elle est amoureuse.

Elle sait que cet amour sera présent, profond et quoiqu’il arrive, elle devra conjuguer avec ce que le sentiment apportera.

Elle le porte en elle, comme le ciel porte en lui autant la pluie et le beau temps.

Elle regarde au loin, respire, essaie de sourire et retourne boire un verre de vin.

02 novembre 2010

10 choses que j'aime.... Partie 1...

Spiruline m'a tagué pour un jeu que je trouve très sympathique.
Dire 10 choses que j'aime, je suppose afin que vous me connaissiez plus, vous qui derrière votre ordinateur vous baladez par ici.
Elle l'a fait en photo et comme c'est quelqu'un que je trouve fort inspirant... J'ai décidé de faire de même.
Je ne suis pas certaine de trouver des photos pour toutes les choses que j'aime...
Mais je m'essaie !

Le rouge !


Friches, théàtre urbain, Méphistomania
 Je trouve cette couleur attirante, enivrante. Elle a une décharge électrique en elle. La couleur de la passion mais aussi de l'agressivité. La couleur qu'on associe à l'amour, mais aussi à la guerre....
Cette couleur possède une décharge émotive forte chez moi....











Photographier des choses qui ont l'usure du temps comme apparât...
Bien que j'aime les belles choses, j'ai une fascination pour les vieilles choses usées. Quand ce sont des choses démesurées comme ce bateau, c'est encore mieux. Par un jour où le ciel semble vouloir être un personnage dramatique dans la photo... Encore mieux !
Bateau qui est dans le vieux-port depuis des lunes...



Marcher...
Prendre l'air, prendre le temps ou le faire vite !
En ville j'adore !
En campagne tout autant !
J'aime regarder les gens, les édifices, les arbres, les petites mousses...
J'aime le faire avec mon amoureux, avec la tribu.
Seule aussi.
Mon fils et ses chaussures...
On a marché, on marche et on marchera longtemps ensemble
C'est en marchant que je mets mes idées en place, que je prends des décisions importantes ou futiles...



La musique...

Ensemble Karel http://ensemblekarel.com/ensemblekarel.com/Intro.html
Me retrouver au centre d'un festival et découvrir de nouveaux groupes. Avoir dans les oreilles mes écouteurs et marcher aux rythmes de la musique qui joue. Redécouvrir un artiste ou un groupe que j'aime dans un concert.... J'aime la musique. Point !






01 novembre 2010

Le temps qui passe

Au début de la semaine j'ai été tagué par quelqu'un au loin qui m'inspire beaucoup.
Nous n'avons jamais bu de café ni de vin ensemble. De loin je l'observe, ou du moins j'observe ce qu'elle dévoile d'elle même. Les blogs c'est bien pour ça. On ne présente que ce qui nous semble intéressants, que ce qui nous émerveille et nous rend merveilleuses. La beauté de la chose avec l'écriture c'est qu'elle permet le camouflage, elle permet le paufinage.
Et c'est ce qui m'arrive.
Car je paufine, je paufine !
Je tiens à mettre en image ce qui m'allume, ce que j'aime...
Alors la note prend du temps.
En plus de la tribu qui "turbule", de l'automne qui arrive et qui engrise, sans me griser...
Et l'amour.
Ça prend du temps n'est-ce pas l'amour ?
J'avais oublié à quel point il faut se réserver des moments à éteindre les écrans, les journaux et les livres pour mieux étreindre la flamme qui brûle !
Avec 4 enfants adolescents, du temps je n'en ai pas tellement à vendre !!!
...
Je joins une photo que j'ai prise l'an passé à pareille date, avec le coeur en dessous de zéro à l'époque, je trouvais que ces hérissons de bois, lâchés comme ça en plein coeur du vieux Montréal, faisaient écho à mes tourments.
Je ne sais pas la qualité de la dites photos, car j'ai perdu dans les méandres informatiques toutes mes photos originales de 2003 à 2009... Alors c'est une version comprimée que je reprends de mon espace msn...
...
à très bientôt.