24 mars 2011

Le printemps, c’est aussi la fin de l’hiver...

Le mois de mars est presque terminé, avec sa finalité viendra avril, enfin! Le mois de mars, c’est aussi le mois qui suit février. Février et sa fatigue, février et son manque de lumière, février et le manque de chaleur. Mars est un mois pris en sandwich entre deux temps. Le temps de l’espoir et celui des envies d’exils.



Mon hiver a été ardu. Certainement que si je me compare à d’autres, je suis peut-être exigeante avec la vie et ses bonheurs distribués. Mais ma capacité d’adaptation s’amenuise tout tranquillement avec les cheveux gris et les années qui passent... Ici et là des tensions parfois inutiles, mais bien présentes. Ici et là, des batailles perdues d’avance que je dois mener tout de même. Je me sens parfois comme les régiments du Québec face à la prochaine bataille de Normandie... Ils savaient qu’ils allaient perdre. Mais ils ont débarqué et ils ont fait face! C’est la même chose ici. Mon amour me répète souvent qu’on ne les gagnera pas toutes (les batailles), parfois c’est moi qui le lui rappelle. Se tenir la main est tellement puissant, aidant, enivrant!


Vivre en tribu avec trois adolescentes (bon, une qui n’y est pas tout à fait encore... Mais bon, ça y est presque là!) et un adolescent est un pari que je croyais beaucoup plus facile qu’il ne l’est en réalité. Au début de l’aventure, je croyais que nous détenions le secret absolu du bonheur de reconstitution! Je pensais même en écrire un livre et faire la tournée des médias pour distribuer la recette! Ha! La vie étant ce qu’elle est, les choses changent, la structure se modifie et la fatigue pernicieuse creuse les sillons sous les yeux. La fatigue, quelle coquine celle-là! D'un côté, elle amplifie les petits aléas de la vie, pour en faire des Everest émotifs et de l’autre elle cache le regard sur les petits riens qui rendent la vie si belle! Il faut être solide pour garder le cap. Il faut avoir la main sur la boussole du cœur, garder bien en vue le sextant pour savoir où l’on navigue! Pour ce qui est du climat du voyage... Eh bien c’est comme partout. Ça dépend de la température ambiante! Si le battement d’ailes d’un papillon à l’ouest peut faire naître un ouragan à l’est... Imaginez ce que peut faire un coup de gueule dans un salon!! Vivre avec une adulte, encore une enfant qui souffre de troubles de personnalité limites exige une force de caractère et une solidité que je ne me connaissais pas. Il me faut beaucoup d’amour pour arriver à être si ferme, beaucoup d’amour c’est vrai. Beaucoup d’amour pour avoir l’air si dure, si restrictive et totalement pointilleuse sur les détails importants. Je ne suis pas comme ça. Naturellement je suis plutôt brouillon, plutôt « vivre et laisser vivre ». Ma fille, ma Lo, me demande de grandir et de devenir quelqu’un de plus constant, de plus rationnelle et réfléchie... Ce n’est pas plus mal, mais ça m’use, car elle teste tous les jours. Je dis souvent que c’est une enfant de 4 ans dans le corps d’une jeune femme de 18 ans! Le pire? C’est que tout le temps, toute l’énergie que je déploie avec et pour elle, n’existe plus pour les autres qui suivent. La patience surtout! Car si l’amour est un état exponentiel, c’est tout le contraire niveau énergie, patience et tolérance... Vivre en tribu élargie en demande tellement!


Heureusement il y a des moments magiques, qu’on dirait sortis d’une bulle de savon l’été. Remplis de légèretés et de frivolités. Des bulles qui explosent de joie et de couleurs chatoyantes. Des éclats de rire, à deux en se réveillant les samedis ou dimanche matin. À plusieurs, quand les repas du soir finissent en party-surprise. En sortie aussi. Quand les jeunes nous suivent et prennent plaisir à nos délires. Quand nous prenons plaisir aux leurs aussi. Quand tout semble être à sa place, quand tout un chacun sentons à quel point, nous ne choisirions pas d’ailleurs... Là. Là je me sens bien. Mon erreur au début était de croire que ces instants de grâce existeraient à tous les instants partagés. Il faut alors que j’apprivoise la patience et la tolérance et la foi. La foi de croire que les jours gris ne font pas tout le mois et que les tempêtes annoncent bien souvent des jours lumineux remplis de chaleur et de bonheur!


Je ne changerais pas de place pour rien au monde. Déjà ça. C’est un signe...

__________________________

On dirait une demoiselle qui va au bal, avec une belle robe...                                     
Je vous laisse avec des photos prises à "papillons en liberté" au jardin botanique...
Quel délice!
Pour plus de gaitée et de lumières et parce que ça été une journée extra en tribu!
Un bananier... tout joli dans ces teintes rosées
Saison des orchidées au Jardin Botanique
Un Monarque joli