31 mai 2012

Quand on en rêve...


Il y a un temps pour se flatter la bedaine qui est pleine de vie. Ce temps où tous les rêves sont permis. Où la vie se dessine en rose, en éclats de rire et en odeurs de bébé propre à la peau douce. Bien sûr, existe l'angoisse qu'il lui manque un bras ou que le coeur ou les poumons ne soient pas assez forts... Mais pour le reste, on s'imagine comme dans un film, avec notre bébé et notre nouvelle famille! Le temps de tous les possibles qu'est la grossesse est un temps où tout nous appartient encore! 
Mon amie de toujours, quand j'étais enceinte de ma Lo (ô il y a si longtemps déjà... Presque deux décennies!!!), arrivait chez moi avec des poèmes de féministes qui parlaient de maternité. Elle rêvait d'être mère depuis toujours. Moi pas. Je n'avais jamais pensé à ce côté de l'existence, j'avais toujours vécu ma vie comme si c'était quelque chose de fugace, je ne pensais jamais à ça. De toute façon, j'avais 20 ans. Est-on si réfléchie à 20 ans? Eh bien, elle oui!
Son excitation pour ma grossesse me faisait l'aimer encore plus. Elle était si mignonne face à mon bedon tout rond, elle était si exaltée que ça m'aidait à passer quelques angoisses de jeune mère. Tout irait bien!
...
Puis un jour ce fut son tour...
Un peu après que j'ai eu mon Oli, elle a eu son premier aussi. Elle en a forgé des rêves et des images mentales de la maternité. En me regardant, elle savait bien que le rose qui colorerait ses joues ne serait pas fait que de joies, mais aussi de fatigues et de tensions. Mais elle abordait ce pan de sa vie avec une telle ouverture et une telle aisance! Une mère naturelle mon amie! Elle a mené de front les études, le travail et les bébés! Elle a bravé plusieurs villes, plusieurs tempêtes. Et elle est une mère extraordinaire. Qui sait rire avec ses petits, qui sait encore s'émerveiller de toutes ces choses belles qu'offre la vie. Les oiseaux dans la cour, ses chiens et ses poissons. Son chat aussi! 
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Cette semaine, elle est venue chez moi. Parler un peu. 
Sa maternité ces jours-ci, fait mal.
Elle a des enfants qui "offrent de grands défis", qui ont à vivre pour toute leur vie avec des conditions difficiles. Et il n'y a rien à faire d'autre que l'amour. Toujours. Rien à faire d'autre que de vivre avec le constat qu'il n'y a pas que les bras dans le front qui peut handicaper une vie. Je dis handicaper, mais je veux dire... La colorer, lui donner un angle différent. Je veux dire vivre avec un regard qui n'appartient qu'à nous, qui ne répond à aucune norme. Voir la vie avec les lunettes de certaines conditions neurologiques ou de maladies mentales...
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je regarde tout autour de moi et je m'aperçois que la vie nous a donné à mes amies et moi des défis de taille. Pas de fauteuil roulant, pas de béquilles. Mais des enfants différents, aux regards sensibles, à la fragilité non apparente, mais qui fait mal pareil. Des enfants qui demandent sans cesse de réviser ce qu'on pense savoir, pour aller encore plus loin dans nos réflexions. Des enfants qui nous demandent une présence sans relâche, mais qui eux, devront apprendre à vivre tous les jours avec leurs différences, dans une société qui demande à suivre les rangs.
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Bien entendu, tous les enfants offrent des défis et tous les parents ont des cernes sous les yeux pour prouver à quel point le sommeil est différent lorsque l'amour est si fort. Mais dans mon entourage, je dois avouer qu'il y a certaines personnes à qui je voudrais donner plus souvent des tapes dans le dos, à qui je voudrais donner des fleurs, des petites douceurs, parce que bien que la terre continue de tourner, elle tourne parfois bien carré dans leur demeure! Et qu'il n'y a rien à faire d'autre, que d'aimer et d'accepter. Aimer et évoluer, aimer et apprendre à intervenir pendant et après les crises de toutes sortes.
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Quand on attend nos bébés, on ne rêve jamais, mais alors là jamais, d'avoir des enfants TED, borderline, avec les lobes frontaux qui ne se développent pas, hypersensibles, anxieux chroniques, prématurés, asperger, bipolaires...
Et quand je nomme ces "étiquettes" j'ai mal. Car pour moi ces étiquettes portent des prénoms que j'aime. Et que ces enfants ne sont pas seulement et sont bien au-delà de ces étiquettes, des enfants qui ont un coeur, des amis, des rêves et des envies. Ce sont des enfants qui ont tous des parents dévoués, aimants et fatigués. Ce sont des enfants qui doivent tous les jours, vivre l'équivalent de leurs olympiques... Surmonter leurs peurs, les préjugés et leurs démons.
Oui. On doit tous le faire. Mais pour eux et pour leurs parents, la barre est un peu plus haute que pour les autres... Parce que certains démons prennent plus de place que d'autres.
...
Alors, ce matin je bois mon café à nous toutes, pour qui les rêves de meilleurs sont bien présents... À nous toutes aussi pour qui tous les possibles le sont vraiment. Car la vie bien qu'elle ne soit pas toujours comme dans nos intentions les plus folles, elle est belle, et bien que nos enfants ne soient pas tous "conformes"... Ils sont tripants, intelligents et intéressants. Bien que souvent nous soyons découragées, dépassées et démunies... Nous sommes fortes et bien présentes. Personne ne peut dire toutes les aventures que nous vivons en famille, car nous ne trimballons aucun signe visible de ces défis... Mais nous les surmontons une à une et nous allons finalement bien plus loin que nous le pensions, quand nous caressions notre bedon, il y a de cela bien longtemps...
...
Je vous offre à vous parents et aux autres aussi, vous qui nous côtoyez... Ces fleurs, prises avec un filtre macro... Nos premiers essais du genre.
Je suis contente d'avoir planté ces ancolies. Ce sont des fleurs si étranges et magnifiques!!!
Bonne journée!

24 mai 2012

À contre jour...

Faire de la photo de rue...
Je commence à peine à oser.
Difficile pour moi de prendre les visages.
Surtout des enfants.
Alors comme la tombée du jour le permettait, j'ai réglé mon appareil différemment à mon habitude et je me suis laissée aller.
J'aime habituellement des photos plus lumineuses, mais comme ça... On ne voyait que les corps jouant dans l'eau!
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Nous sommes restés près de 2 heures à se détendre aux sons de l'eau qui coule et des rires des enfants. Nous avons rigolé en regardant tous ces petits qui jouaient ensemble, sans égards à la langue. Leurs langages étaient le plaisir et le rire. Ça m'a fait du bien de me centrer sur cette énergie pleine de vie, de légèreté. J'ai vu autour de moi combien le bonheur peut être contagieux. Personne ne restait indifférent à ce qui se passait sous les gouttes d'eau.
Il faisait chaud. le printemps ressemblait à l'été. Ça a été une fin de journée idéale, ludique. Il en faut!
Il ne suffit que de cliquer sur les photos pour les voir en plus gros.
Je vous souhaite une bonne journée.
:)












23 mai 2012

humaniste, utopiste, idéaliste...


Si Dieu existe, il m’a fait utopiste, il m’a fait humaniste. 
On m’avait posé la question à savoir si j’étais aussi féministe. J’avais répondu… Qu’avant tout j’étais une humaniste idéaliste. Qu’à la base, si on mettait l’humain en avant-plan, on gagnait sur tous les fronts en même temps. 
Puis j’ai vieilli et je constate que je me dois (oui… comme dans devoir) d’être féministe. Car trop de femmes encore, n’ont pas accès à l’éducation, sont violentées et vivent dans un état trop précaire à mon goût! Trop de femmes qui travaillent aussi fort que les hommes, en ayant un salaire moindre. Trop de femmes qui n’ont d’autres choix que de se plier à la loi de leur père et de leurs frères. Bien sûr, je viens d’un pays où j’ai le droit de vote, le droit de parler… Mais encore trop souvent, je vois des jeunes filles avec des bleus au corps, ne pas savoir qu’elles peuvent avoir mieux. Que non seulement elles le peuvent, mais le méritent et le doivent! J’en suis venue à la conclusion que lorsque la classe dirigeante que ce soit au privé, comme dans l’état, sera divisée au prorata homme/femme de la société. On pourra passer à un autre appel… 
La même chose pour la cause qui anime tant le Québec en ce moment.
Utopiste finie!!!
Je ne vois plus dans ces déferlements de population dans la rue, que des étudiants en colère. Je vois du monde qui souhaite du changement. Je lisais ce matin que c’était la gauche déconnectée, qui ne comprend rien à rien finalement. Et si c’était la droite qui l’était… Déconnectée. Et si le monde et sa face ne se dirigeaient pas comme une entreprise? Pourquoi ce ne serait pas ceux qui gouvernent et qui décident qui auraient tort?
Hier nous étions plus de 200 000 personnes dans la rue. Calmes, enjoués, mais fermement opposés qui à cette loi qui ne muselle pas juste les étudiants (il se peut très bien que la loi ne soit pas dissoute quand une entente sera obtenue, ça s’est vu si souvent…), à ces abus de confiance dont la perte de 40 milliards de la caisse de dépôt, les allègements fiscaux aux entreprises qui ne créent pas plus d’emplois par la suite (tout cet argent que l’état perd en ne percevant ni les taxes, ni les impôts, il veut venir le chercher dans la poche des plus pauvres de la société, dont les étudiants… Sans compter que l’état ne se demande pas si moi, qui donne près de 50% de mon salaire brut, en plus du 15% de taxes sur tous les produits et services, j’ai les moyens de le faire…)
Les policiers qui étaient souriants et un a même accepté des fleurs...
Hier j’ai vu des gens qui savent compter, des ingénieurs, des professeurs d’université, des étudiants, des mères, des avocats, j’ai vu des grands-pères et des pères accompagner leurs enfants. J’ai vu des slogans allant de l’indignation de la vente de nos ressources naturelles aux étrangers (avec bien entendu tous les allégements fiscaux requis pour attirer les requins… Avec en prime des routes bien neuves et bien larges payées aux frais des contribuables… Routes qui vont servir à quoi, lorsque toutes ces mines seront fermées? Qui va aller vivre dans le nord du du nord quand l’économie locale sera écroulée à la fermeture de ces endroits?) à l’effarement de l’intransigeance des négociations avec les étudiants.
Je n’ai pas vu un peuple assis, soumis, défaitiste. J’ai plutôt vu du monde prêt à se lever debout, à ne pas suivre la parade des gros sous, des gens prêts à réinventer la roue et à faire une société qui leur ressemble.
Maintenant.
Je pose la question essentielle…
J'ai eu un mouvement de nostalgie de ne plus le savoir là.....
Il/elle est où cette personne avec la verve et le charisme nécessaire pour prendre à bras le corps cette énergie et canaliser toutes ces idées? Qui prendra la parole assez clairement pour convaincre même les plus récalcitrants? Qui prendra toute cette puissance et nous convaincra de voter pour lui. Car oui... Sans ce gouvernement, nous serons mieux. Mais je ne vois pas d’alternative claire en ce moment. Il y a cette gauche du Québec solidaire, mais je doute fortement que ce parti soit élu. Il reste le PQ qui a fait autant de ravages que les libéraux et la CAQ… euh… Eh bien. Qui. Qui saura nous sortir de là? 
Nous sommes dans la rue. Mobilisés sur les réseaux sociaux. Nous sommes partout à la fois. Mais maintenant… On fait quoi?????



21 mai 2012

Je le voudrais tant...

Des photos bientôt.
Hier j'ai vécu du plus beau, du plus onirique, au plus laid...
Bien sûr, je vais écrire tout ce que ça me fait vivre.
En attendant...
Voici.
Car c'est si bien écrit...
J'y serai demain.

18 mai 2012

soupirs


Je me suis réveillé les poings serrés. Je me suis levé la gorge nouée.
Mon pays est un pays magnifique. Mais plus je vieillis, moins j’ai envie d’y être associée. Il vire à droite dangereusement et j’ai peur aux icebergs sociologiques qui y sont associés.
Je pars au vert en fin de semaine. Faire de la photo, me reposer, flâner, lire de jolies choses.
On a parfois besoin de se centrer afin d’être plus efficace.
J’ai longtemps été batailleuse.
Mais on dirait que j’ai perdu la foi en chemin.
Je suis fière et contente de lire cette dame d'expérience, qui me montre la voie!!!

17 mai 2012

Montée de lait

Moi qui suis la mère de ces enfants que l'on dit rois.
Combien de fois depuis des mois j'entends, devant les demandes des étudiants, que ce ne sont que des enfants rois, qui ont eu tout cuit dans le bec et qui croient que s'ils tapent du pied plus fort, ils finiront bien par avoir ce qu'il demandent?
Image prise sur le Huffington Post (pas de nom de photographe)
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je suis une "carrée rouge". Je suis pour les revendications étudiantes. Je repense à tous ceux et celles qui se sont battus pour la social-démocratie, bien avant que je naisse. Je repense à tous les Michel Chartrand, et avant lui aux signataires du refus global. Je pense à mes oncles et tantes, si nombreux dans la famille qu'il a fallu qu'ils décident ensemble qui étudierait et qui ne le ferait pas. Je pense à toutes ces femmes et ces hommes sacrifiés parque l'éducation était l'apanage d'une autre classe sociale. 
Je ne suis plus capable d'entendre sur les radios et de lire dans les journaux que l'université d'ici coûte bien moins cher qu'ailleurs! C'est ici qu'on paie le plus de taxes, c'est ici qu'on a fait le choix d'en payer plus et d'avoir des impôts élevés. Pour pouvoir se payer des services publics, pour s'offrir l'accessibilité. Pour que l'éducation et la santé soient la base pour tous!
Et petit à petit, à force de mal gérer les finances publiques, on rogne sur les acquis. On fait payer de plus en plus pour ces services... Mais on ne diminue pas pour autant les impôts, les taxes sur les biens et services... 
Les jeunes dans la rue, ne le font pour la plupart que pour le principe. Car entre vous et moi,  le coût actuel est gérable. C'est le coût futur, c'est la porte ouverte qui ne le sera plus. Ce sera pour mes petits enfants que l'éducation sera un privilège et non un droit.
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Ce qui m'enrage le plus, c'est de voir cette génération de jeunes dans la rue.
C'est de les avoir vus si longtemps disciplinés, organisés, drôles, inventifs... On leur avait dit de ne pas user de violence, ils nous ont écoutés, ils ont fait des plans, des calculs et ont eu de bonnes idées pour équilibrer les finances, afin de ne pas toucher aux frais scolaires.
Ils ont eu droit à une fin de non recevoir.
Ils ont devant eux, des gens qui gouvernent à coup d'enveloppes brunes, de facilitations à des amis du partis, à des scandales énormes de corruptions de toutes sortes... Et qui les justifient.
Ils sont dans la rue et demandent au gouvernement de revoir eux-même leur gestion, de repenser les finances. De choisir les priorités... comme l'éducation!!!
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Le pire?
Le pire c'est qu'ils sont seuls dans la rue. 
Là où il devrait y avoir une révolution. Il n'y a rien.
Les gens lisent les gros titres, bougonnent contre les retards de circulation et lèvent les yeux dans les airs.
Ils se disent peut-être qu'ils n'y peuvent rien.
Et pourtant.
Qui vote?
...
Mais oui, j'oubliais... On ne vote plus beaucoup non plus!!!! (moyenne 44% dans les élections partielles dans les 4 dernières années...)
...
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Voilà pour ma montée de lait...
Et d'ailleurs...
Pourquoi on appelle les coups de gueule des montées de lait????




16 mai 2012

Pour une belle fête

Pour qu'une fête soit réussie, c'est tout simple.

Juste profiter de la belle journée.
De les regarder rire.
De les voir si beaux.
Et de regarder cette toute petite, cette nouvelle venue dans cette famille qui grandit au gré des amours de la fratrie...
La regarder courir dans tous les sens, tout frêle, toute fière...
"Regarde Julie, je fais des bulles"...
...
Rien de plus.
Juste ça.
C'était parfait.
La fête des mères cette année a été douce et bienvenue.
J'espère qu'elle l'a été pour vous aussi.
...

11 mai 2012

sous la lune


Il  y a eu cette lune, si pleine et si lumineuse.
Il  y a eu ce désir partagé de la croquer au-dessus de cette ville qu’on aime tant!
Une lune à son périgée n’arrive que trop peu souvent!
Après une soirée bien arrosée, une très courte nuit de sommeil, nous sommes partis, chasseurs, croqueurs de pleine lune.
Tout le long du chemin vers 5h00 d’un petit matin frileux, elle nous souriait de façon lumineuse.
Arrivée dans ce parc qui nous plaît bien, face à cette belle Montréal…
Elle s’est cachée. Derrière un nuage que nous ne percevions pas. Mais la lune nous nargue??
Contre mauvaise fortune bon cœur, nous avons profité de ce matin qui s’éveille et des oiseaux qui font leur vie d’oiseaux. Des poissons frétillants qui sautent dans l’eau du St-Laurent. Le ciel orangé nous a accompagnés jusqu’à notre premier café. Chez nous, bien au chaud… Pour continuer finalement notre nuit dans ce matin si joli!
La lune cette coquine a tout de même été croquée, la nuit suivante…



Sans rancunes aucunes, elle s'est laissé prendre. La preuve qu’il n’est pas nécessaire d’être à son périgée pour être jolie à croquer!!


10 mai 2012

Petites fleurs deviendront... pommes!

De la pluie, un pommier qui fait des fleurs tardives, des fourmis gourmandes...
Un printemps tout gris qui offre à qui sait regarder, des splendeur à "hauteur d'homme"...
Homme qui d'ailleurs a tout son temps pour saisir la beauté du moment lorsqu'elle se montre à lui. Et il y a moi, qui aime la vision du printemps qu'il a...








08 mai 2012

Invitation de lecture*s*

Avec mon amoureux, nous aimons inventer des histoires. Parfois nous le faisons en regardant les gens dans la rue. Nous imaginons pourquoi telle personne marche de façon voûtée ou telle autre en courant presque. Nous leur inventons mille et une aventures.
Nous faisons la même chose avec nos images. Quand nous travaillons nos photos, on parle et des idées nous viennent.
Alors nous les écrivons.
Ici...
Venez nous voir, si vous avez une envie de lecture!!!!

07 mai 2012

fanées

J'aime les pétales de fleurs, qui, lorsque fanées, deviennent si minces, si fragiles qu'on n'ose bouger le pot qui les accueille. Lorsque la couleur initiale, laisse place à la transparence.
Je n'ose jeter ces fleurs trop vieilles. Elle m'émeuvent. Me font penser à ses vieilles dames que je rencontre sur la rue le matin, au retour de leur messe. Parfois souriantes, parfois très graves, toujours bien mise.

À une amie fleuriste, qui me fait de si beaux bouquets, je dis souvent que j'aime bien voir les fleurs dans leur déclin. Elle rigole à toutes les fois, me disant que des clientes comme moi, elle devrait en avoir plus! Je la soupçonne pourtant de me choisir des fleurs qui "fanent bien"...
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Ces fleurs fanées qui portent leurs pétales, comme les ballerines leur jupe en taffetas, fières. 
Et je pense à ces vieilles qui font partie de l'histoire de ma vie. À Simone, ma grand-mère toute en chair et moelleuse comme du gâteau à la vanille. Elle sentait sucrée comme les bonbons qu'elle mettait dans des petits plats dans le salon. Son appartement sentait la nourriture et on y ressentait le temps qui passe lentement. Il ne fallait pas être pressé tout à côté d'elle. Et puis un jour, trop vite, elle est partie. Partie bien avant de mourir. Plus d'appartement et plus de souvenirs non plus. Elle se berçait dans une chambre dans un mouroir centre de soins longue durée, Je me souviens de ses yeux tristes, triste de la tristesse de ne plus reconnaître les gens qui l'entourent, triste de la peine de se sentir si perdue.
Je pense aussi à tante Lili. Si droite, si fière. Qui a 86 ans peinture seule son appartement et qui se targue de pouvoir manger par terre, tellement son plancher est propre. Qui cuisine divinement bien et qui n'oublie rien du tout! Exigeante et généreuse. Quand je la regarde les yeux si vifs et le rire si présent, quand je vois sa peau si fine maintenant, que j'ai peur de la serrer trop fort dans mes bras... J'ai peur à toutes le fois, que ce soit la dernière fois. La vie de famille ne sera plus la même sans elle. 
À Rita qui dernièrement, m'a avoué penser qu'Il l'a oublié "en haut"... Elle attend la mort comme une délivrance d'une vie trop longue. Elle l'a aimé la sa vie, mais elle commence à la trouver longue. Il faut dire qu'à 91 ans, elle en a vu des révolutions, des évolutions et des stagnations. À cet âge, les gens qu'elle aime, ses amis, ses frères et ses soeurs, sont morts. Il lui reste les enfants, les petits enfants. Mais on sait comment c'est... Ils vivent leur vie et sont pressés. Elle qui a tout son temps. Heureusement il y a son chat et "father" encore là aussi, pour lui offrir un petit verre à 17h00 tous les soirs...
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Un jour aussi, j'espère, ma peau se fanera doucement. Mes yeux seront brillants et je serai fière d'être debout, parmi les miens. Je souhaite me faner en beauté, en luminosité et de savoir encore comment les gens que j'aime se nomme et bercer mes arrières petits enfants en racontant l'histoire incroyable, de cette vie qu'aura été la mienne.


04 mai 2012

Hâte!


La grisaille du temps qui pousse l’hiver vers un automne sans printemps ni été, ça ne s’invente pas! Ça se vit ici, au Québec. J’ai l’impression que je vais me réveiller un matin, sans que le printemps ne soit venu me saluer. Pourtant j’en vois les signes partout autour de moi. Les pissenlits prennent leur expansion annuelle, en jaunissant le gazon. Tout le monde semble vouloir lui faire la guerre… Mais moi, pour être honnête… Je trouve ça joli comme tout! Surtout quand ils formeront des boules blanches, formées de tous petits parapluies de pistils qui voleront au vent… Je trouve magiques ces petits objets bien identifiés qui volent dans le ciel. Qui sait… Peut-être un jour j’arriverai à croquer une toute petite fée voyageant, bien assise, une tasse de thé à la main, sur ces petits plaisirs duveteux?

Il n’y a pas que les pissenlits, il y a aussi tous ces petits bourgeons qui deviennent de plus en plus vite, de belles feuilles toutes de vert habillées.

Et le chant des oiseaux, des reinettes aussi le soir…

C’est bel et bien le printemps, mais manque un brin d’effervescence, les terrasses ouvertes et offertes aux passants gourmands. Manque un peu d’espace où l’herbe est sèche afin d’y poser les fesses et même la tête, pour inventer des histoires avec les nuages du ciel.
Le printemps est bien là, mais manque ce je ne sais quoi, qui fait qu’on se dénude les mollets et qu’ils nous montrent les leurs aussi…

Je profite de cette accalmie de soleil, pour lire et marcher dans les bois quand même, parce que je ne suis pas faite en chocolat comme aurait dit ma grand-mère… 

Mais j’ai hâte, comme dans VRAIMENT HÂTE qu’il se pointe, qu’il darde ma peau de chaleur et qu’il assèche toute cette humidité, afin que je puisse profiter d’un lit d’herbe bien tendre pour lire, flâner et caresser le bras de mon doux…

02 mai 2012

Le bonheur


Adolescente je me préparais à le recevoir comme de la grande visite. Je pensais qu’il arriverait, tonitruant, clinquant, tout pimpant et tout sourire! Je croyais bien candidement qu’il se montrerait de façon nette, claire et précise! On me disait bien souvent qu’il ne tombait pas sur les gens de cette façon, mais je n’en croyais rien. Ma croyance en son apparition prenait des allures de religion! J’avais la foi!
Avec lui, je ne pleurerais plus, avec lui les voies seraient aplanies et le chemin facile. Le bonheur à mes côtés, je rirais tout le temps et il ferait soleil tous les jours!
Et puis l’adolescence a fait place à l’âge adulte…
http://vassilius.deviantart.com/gallery/24552229
Ô comme les désillusions ont été amères… Ici et là, je butais contre les événements en ne comprenant pas, pourquoi je ne me sentais pas plus heureuse, plus épanouie… Le bonheur était le centre de ma vie, sous forme de quête! J’avais du plaisir, j’étais amoureuse, j’étudiais dans un domaine agréable, j’avais des projets futurs et j’étais entourée… Mais je pensais qu’il me manquait ce flot de bonheur qui n’arrivait toujours pas!!! Je me réveillais la nuit et je sentais comme un trou au fond de moi. Je me demandais… Mais pourquoi il ne vient pas à moi ce bonheur? Et je tombais dans de sombres réflexions, je m’apitoyais sur mon inaptitude à le trouver 
Ensuite, j’ai eu ma belle Lo et mon bel Oli et voilà que le centre de ma quête est sorti de moi, pour aller vers eux. J’ai tout misé sur ces deux belles bouilles, ces petits yeux brillants d’intelligence. Je voulais qu’ils soient heureux. Je les ai trimballés partout avec moi, au cinéma, au musée, chez des amis, au parc. Dans des fêtes aussi. Ils ont été stimulés, dorlotés, aimés… Je me suis roulée dans l’herbe en riant avec eux, j’ai glissé des montagnes de neige en rigolant de toute cette poudreuse froide sur nos joues… On a mangé de la crème glacée en se régalant, on a fait des batailles d’oreillers sur mon lit… On a aussi pleuré en lisant des histoires tristes… Je suis devenue une mère batailleuse, je voulais que mes enfants soient heureux et trouvent le bonheur. Je m’attendais à ce qu’il leur tombe aussi sur les épaules et dans le cœur… Toutes les fois où ils étaient tristes, je me mettais en tête de sauver leur bonheur.
… 
Mère naïve, femme candide et surtout utopiste, j’ai pris du temps à comprendre que le bonheur est fait de toutes petites choses. Et non! Il ne tombe pas sur nous, un beau matin de printemps. Il existe dans cet oiseau que je trouve si charmant sur sa branche, sur cette ballade que j’aime faire dans les bois. Il se trouve dans cette musique qui à tous les coups mets un sourire sur mon visage. À force de l’avoir tant cherché, j’ai passé de grands moments de ma vie, à ne pas décoder que j’en étais remplie. Remplie de bonheur. Je m’attendais à des fanfares, mais j’ai eu bien mieux et j’ai encore bien mieux que cela… J’ai cette capacité d’être heureuse d’un café pris au levé du jour avec mon amoureux, ou encore d’un petit mot écrit sur le coin d’une table par quelqu’un que j’aime. Pendant tout ce temps, j’ai lutté contre la vie et je me suis sentie si coupable de ne pas avoir la chance d’être remplie de bonheur, quand pourtant il a toujours été là avec moi. Parfois plus discret, mais très souvent immensément présent.
Depuis quelques temps, je prends le temps de découvrir tout ce qui m’entoure et me caresse de bonheur, j’essaie de comprendre que dans être heureux il y a le verbe être. Pas le verbe faire, pas le verbe avoir. Le verbe être…
Si je vous écris ceci, c’est parce que je suis emballée par cette série de radio-canada sur le bonheur. C’est comme si la vie, par sa synchronicité me démontrait encore une fois, que je suis à la bonne place au bon moment, que le chemin parcouru et choisi est le bon pour moi.
Je souhaite de tout mon cœur d’avoir su mettre mes enfants sur la route de leurs bonheurs aussi.

01 mai 2012

MAGNIFIQUES magnolias

J'ai une relation d'amour inclassable avec cet arbre qui fait pousser ses fleurs, avant ses feuilles...
Coup de foudre immense pour ces moments éphémères et cette demande d'être présente au bon moment!