10 novembre 2014

Comme une vague...


Henri Privat livemont : La vague
Ce qui a semblé n'être qu'une goutte dans l'océan de l'interdit s'est avéré être l'océan lui-même.
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Des femmes bien en vue qui expriment et qui racontent.
Pas pour se faire plaindre, pas pour demander justice.
Juste pour établir un fait.
Juste pour dire que ça existe autour de nous, parmi nous.
Que ce ne sont pas des ouïes dires.
Qu'on n'en meurt pas toutes, mais qu'on n'en est pas moins des combattantes et des victorieuses!
Que la peur existe bel et bien pour des raisons qui sont réelles.
Pas des histoires à faire peur.
Que le bonhomme 7 heures est bien présent.
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J'ai lu ce matin dans le journal qu'une journaliste se sentait mal de ne jamais avoir été ni abusée, ni violée.
Quel manque de délicatesse!
Pas parce que des femmes prennent la parole, se lèvent debout, fragiles et fortes à la fois, que ces femmes souhaitent que toutes aient vécu la même histoire!
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Une femme sur trois, ça veut aussi dire deux femmes sur trois qui n'ont pas eu à surmonter ces sensations collantes et qui n'ont pas eu peur des mains, de la bouche et de la peau de quelqu'un qui ne demandait ni permission, ni consentement. Deux sur trois qui ont pu explorer, s'amuser sans se demander si les sensations qu'elles éprouvaient étaient "convenables" ou encore "saines"...
Deux sur trois qui ont été nerveuses, parce que les sensations étaient nouvelles, que la nouveauté fait toujours un peu peur, mais que ça fait partie du "thrill"...
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Deux femmes sur trois, qui ont la chance de jouir sans souffrance, sans culpabilité, qui ont la chance d'habiter dans leur corps, sans en sortir par l'esprit, par peur de ressentir quelque chose "là"...
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Quand une de ces femmes se lève, parle et dit l'innommable, ce n'est certainement pas pour que les deux autres se sentent coupables. C'est pour que ça ne leur arrive pas.
Sophie Crégut : vague bleue
C'est pour éviter que la statistique n'augmente. C'est pour lui donner une chance de descendre aussi.
Pour laisser la chance à celles qui vivent l'impensable, de pouvoir se lever et aller devant la justice si c'est ce qu'elles désirent, c'est pour donner un appui, une assise à toutes celles qui sont sans voix.
Rien de plus.
Et surtout rien de moins!
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Que la vague devienne tsunami.
Pour qu'on aille chercher toutes ces sirènes qui ne savent pas encore combien il est plus simple de se départir d'un tel secret.
Même si on n'a pas les mots pour le dire.
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07 novembre 2014

Vendredi citation

Pour avoir attendu très longtemps qu'on me prenne dans ses bras afin que je puisse me reposer et m'appuyer pour la route.
J'ai réalisé que bien que l'on puisse s'assoir et souffler un peu, ce sont mes propres pas sur ma route qui m'ont amené le plus loin et le plus sûrement.
Bien que j'apprécie lorsqu'on me prend la main et qu'on m'éclaire la route...
Finalement j'aime bien choisir là où mes pieds me portent...
 
 

06 novembre 2014

Des mots pour le dire

Image du film d'animation "peur du noir"

Une femme sur trois. Regardez autour de vous, dans votre cercle d'amies, dans votre lieu de travail aussi. Au niveau statistique une femme sur trois a été ou sera victime d'agression sexuelle allant du harcèlement au viol avec toutes les nuances qui se trouvent à l'intérieur de ce spectre terrifiant! 
Une femme sur trois.
Toutes les fois que je dis ces chiffres dans mon entourage on me dit que j'exagère et pourtant quand on poursuit la discussion, les langues se délient...
La plupart des hommes avouent avoir eu une amoureuse ayant été victime, une mère parfois...
Chez les filles, les langues ne se délient que très rarement.
On ne dit pas ces choses-là, même entre nous... Ou encore, c'est dit à demi-mot, on ne creuse pas la question.
Pourquoi?
Probablement parce que personne n'a envie d'être une victime.
Parce que forcément le regard change face à une victime.
Que ça peut parfois être lourd à porter, en plus de porter en soi les souvenirs, les stigmates émotifs et les conséquences psychologiques de tels actes.
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Combien de fois ais-je parlé avec mes amies de la peur que nous avons eue avec un ancien amoureux, une connaissance ou en groupe?
De vraies peurs, des situations où on s'est senties en danger...
Ça aussi on le porte en soi.
Je ne connais pas beaucoup d'hommes qui ont cette peur au ventre lorsqu'ils marchent dans une rue sombre le soir... ou passent à côté d'une ruelle ou se retrouvent seuls dans une rame de métro et qu'entre un autre homme.
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Une femme sur trois.
Je regarde autour de moi, calcule le nombre de femmes qui m'entourent tant dans ma vie personnelle que professionnelle.
Ça fait quelque 17 femmes victimes d'agressions sexuelles.
Là-dessus, je suis certaine d'une.
Et quand j'entends partout des phrases telles que : "Plus jamais le silence", je me demande comment prendre et rendre la parole dans cette montagne de silence autour de moi.
On parle souvent de tout...
Et pourtant jamais de ça.
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J'ai bien peur que tout ce battage médiatique ne fasse pas que du bien.
Que ça fasse remonter la peur, l'angoisse et la honte.
Que les femmes qui ont décidé de ne pas parler se sentent coupables (encore!)...
J'espère tout de même qu'avec les réseaux sociaux, qu'une petite fille qui a un père, un frère, un oncle, un voisin, un grand-père ou autre qui aime se faire du bien sur sa peau, son dos, son âme, sache hors de tous doutes que ce qu'elles vivent n'est pas normal. Je le sais qu'elles s'en doutent... Mais je sais aussi combien la peur est plus forte que le doute.
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Alors, voilà...
Une femme sur trois.
Quel chiffre aberrant!
Apeurant!

 

04 novembre 2014

Dehors novembre...

Les jours sont plus courts.
La noirceur plus noire.
Les envies de dormir plus pressantes.
Le moral plus vacillant.
Pas de doute!
Novembre est là!
Je le ressens dans mes épaules, qui sont toujours plus douloureuses à cette période de l'année, comme si les tendinites reviennent à l'assaut à l'automne après m'avoir donné du répit tout l'été...
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Je commence à sentir la folie du temps des fêtes monter en moi.
Le stress de faire plaisir à tout le monde que j'aime et aussi le stress de ne pas oublier les gens de qui je suis moins proche, mais qu'il serait non "politicaly correct" d'oublier...
Je me sauve dans Pinterest en imaginant tous les bricolages, les idées décorations et surtout toutes les recettes que je pourrais faire... En me demandant quand je prendrai le temps de faire tout ça!
Je me trouve presque mignonne à rêver comme une enfant à la "magie de Noël"...
Pour l'avoir inventé, fait vivre à mes enfants pendant très longtemps, je sais que dans cette magie contient énormément de travail et de temps!!!
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http://www.consciousartstudios.com/GourdStoneCanvas.html
L'automne, c'est aussi le repli sur soi.
J'en profite pour faire un bilan.
Ça fait 5 ans que je vis en tribu, dans cette famille recomposée qui a tellement évolué depuis le début!
Je regarde ce qui va bien, ce qui m'énerve et ce qui pourrait vraiment être changé.
Je constate que la vie de couple n'est évidente pour personne, que chaque couple a ses défis et qu'on a le choix de les relever ou de s'en aller.
La fuite semble souvent l'option la plus choisie.
C'est la plus facile à tout le moins.
Je dois être d'une autre époque.
J'ai toujours pensé que la durée dans la vie à deux offre des opportunités de croissances et de développements intéressantes...
J'ai pensé que l'amour pouvait tout porter.
Est-ce l'automne, mon âge, mes hormones ou juste l'endroit où je me trouve actuellement dans ma vie, mais je sais que l'amour ne suffit pas toujours. 
Avec l'amour doivent venir la volonté, l'acceptation, la résilience et l'ouverture...
Se tenir la main à deux n'est pas chose aisée, surtout quand tout semble vouloir se braquer, que tout va trop vite et surtout que les événements ne semblent pas vouloir ralentir, laisser une pause, une accalmie.
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La quarantaine, cette fameuse période de questionnements au mi-temps de la vie.
Sommes-nous sur la bonne route?
Avec les bonnes personnes?
Les amis qui ne suivent plus, les amis qui suivent encore, qui reviennent, ceux qui sont partis sans que l'on comprenne exactement pourquoi. Les nouvelles personnes qui prennent une place énorme et qui font un bien immense, qui donnent une bouffée d'air à notre vie!
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L'homme que j'aime que je perçois maintenant dans toute sa complexité, loin du "buzz" hormonal du début... Qui doit lui aussi me percevoir tel que je suis. 
Nous ne sommes plus drogués, mais en pleine conscience.
Et voilà que c'est en pleine connaissance de cause, que l'on se trouve sur cette route vallonneuse et cahoteuse de la vie à deux et en tribu.
Je veux profiter de ce mois où la lumière se tamise pour prendre le temps de contempler ma vie, la choisir encore et apprécier les cailloux sur ma route...
Et surtout, surtout... De percevoir la lumière qui passe entre les branches d'arbres dénudés de leurs feuilles!
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Et vous le mois de novembre... ça va?